MIRAGE D’UN TRAIN
D’une épaisse fumée au printemps éclos
Je voyais le quai se dissoudre en doutes
Les rails de ma vie hésitante en un hameau
Dont je ne connaissais hélas rien de la route
A l’allure si lente qu’elle me lassait déjà
Je ne fis que m’entortiller le long du siège
Voyant les reflets du paysage en tréma
Pointillés défilant par la vitre teintée beige
J’ai le souvenir flou telle la nuit qui fut
Dénuée d’étoiles en son ciel d’aventure
Où les parements lisses d’une ville inconnue
Empruntaient à l’orange la couleur des murs
Je me sentais libre et toutefois soucieux
Du lendemain tant il était fruit du voyage
D’un choix confus aux aspirations du mieux
Détours incertains que l’on s’offre en adages
D’un brouillard qui n’était que dans ma tête
La sirène cornait aussitôt l’arrivée en gare
Effaçant du tableau mon passé en pirouette
Et allant dormir, sur une plaine saoul d’espoir