Mirage d’un train

MIRAGE D’UN TRAIN

 

D’une épaisse fumée au printemps éclos

Je voyais le quai se dissoudre en doutes

Les rails de ma vie hésitante en un hameau

Dont je ne connaissais hélas rien de la route

 

A l’allure si lente qu’elle me lassait déjà

Je ne fis que m’entortiller le long du siège

Voyant les reflets du paysage en tréma

Pointillés défilant par la vitre teintée beige

 

J’ai le souvenir flou telle la nuit qui fut

Dénuée d’étoiles en son ciel d’aventure

Où les parements lisses d’une ville inconnue

Empruntaient à l’orange la couleur des murs

 

Je me sentais libre et toutefois soucieux

Du lendemain tant il était fruit du voyage

D’un choix confus aux aspirations du mieux

Détours incertains que l’on s’offre en adages

 

D’un brouillard qui n’était que dans ma tête

La sirène cornait aussitôt l’arrivée en gare

Effaçant du tableau mon passé en pirouette

Et allant dormir, sur une plaine saoul d’espoir

 

Zøwie. Auto-portrait. 2020. Poésie n°08.

Author: Zøwie

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