LE RUNNER : DR. JEKYLL & MR. HYDE
Rien est plus terrible me semble-t-il que la loi du silence et l’hypocrisie, surtout lorsque l’on touche à des propos a priori proclamés comme hautement spirituels.
Le parcours FJ à mon sens ne se dérobe en rien à ce constat, beaucoup y vont de leurs articles ou vidéos sans pointer du doigt l’essentialité des mots, aussi durs soient-ils, concernant les comportements altérés pour ne pas dire nuisibles du Runner.
Sous la coupe de l’Amour inconditionnel il faudrait donc ne rien dire et ne pas en révéler l’authenticité, de par des exemples concrets, de par des explications psycho-émotionnelles qui s’illustrent clairement comme déviantes.
J’entends déjà certains m’assassiner dans les commentaires en allant à me dire que je suis rempli de colère et de ressentiments divers envers mon autre, pas du tout, je cherche juste premièrement à exposer mon opinion, certes de manière un tant soit peu métaphorique, mais qui a le mérite d’être divulguée, et de deux, à prendre un angle différent par rapport à tout ce qu’il m’a été donné de voir depuis que je suis sur parcours et d’ainsi « rétablir » une vérité qui est à mon goût bien trop celée dans un coffre-fort en béton armé.
Par ailleurs, je vous conseille l’excellent blog de mon ami Alexis, qui lui aussi va à contrecourant de toute cette pensée taiseuse et qui offre des outils de mieux-être fiables pour vous aider sur votre chemin.
Rentrons donc dans le vif du sujet, le Runner est-il bipolaire ? Je dirais sans avoir une once d’hésitation : oui. Derrière cet anglicisme que l’on nomme « faux-self » se cache en finalité cette notion de bipolarité, où, à la frontière entre névrose et psychose, sont apposés des masques qui le font passer d’un état à un autre, parfois à une rapidité fulgurante. Ainsi, il oscille entre le faciès d’ange où la douceur est de mise à un versant démoniaque effrayant, vous lançant à la figure toutes les flammes de l’enfer. Et comme le Chaser traine sa dépendance affective tel un lourd baluchon au dos ainsi qu’un syndrome du sauveur omniprésent, il se rassurera en disant que cela n’est que passade et en se concentrant uniquement sur « le bon côté » de son Runner, occultant ces faits non négligeables, à tort…
Ce qui est à double tranchant justement et que je souhaite soulever lorsque je parle d’hypocrisie dans le parcours est que si l’on conçoit que le Runner soit empli de sensibilité, de délicatesse et de milliers d’autres qualités, qu’il est bien souvent un empathe ou haut-potentiel émotionnel, il me parait indispensable d’en détailler tout son contraire où la sournoiserie, le conflictuel, le mensonge, l’humiliation et bien d’autres éléments encore sont prophètes en ses mécanismes relationnels et amoureux.
N’y aurait-il aucune manigance là-dedans ? Pas si certain, si le Runner n’est pathologiquement pas en position « agressive » mais plutôt « défensive », ses failles narcissiques sont puissantes, son Ego le gouverne, seul Fabien Marchand ose aller dans cette voie, sans pour autant taper fort, il convient d’aller plus loin et d’être on ne peut plus abrupt.
Le Runner, du moins avant son « éveil », prend et jette son Chaser, d’où ses allers-retours incessants, ses va-et-vient insupportables. Il a reconnu le lien sans pour autant y mettre un nom dessus, sans pour autant que cela lui soit descendu au cœur et monté à l’âme, alors il agit comme il a toujours agit, en papillonnant, en allant voir ce jour-ci si l’herbe n’est pas plus verte ailleurs et ce jour-là allant se perdre dans des relations tierces toxiques, se moquant bien de la souffrance engendrée puisqu’il « sait » faussement mettre un interrupteur sur ses émotions, délaissant de la sorte l’autre sur le bas-côté.
Le Runner est un enfant (l’enfant en soi) qui exprime toute l’ingratitude à son autre de par des comportements puérils et manipulateurs. Manipulateurs, oui, il est important de le dire aussi. Si la relation FJ n’est pas une relation de perversion narcissique, elle s’en rapproche dangereusement… S’il vous intéresse d’aller prendre connaissance des critères d’évaluation d’un pervers narcissique et de le comparer avec votre Runner, cela risque de vous dresser les poils dans le dos…
Le Runner c’est le docteur Jekyll, souvent créatif en son laboratoire, doué de capacités incroyables (dont il n’a pas connaissance), avec la ferme intention de trouver son graal, de tendre vers le mieux, expérimentant la folie et la déraison, à se plaindre de ne trouver la recette magique (celle de l’Amour) et la fiole miracle qui le fera s’établir en tant que Soi. Le Runner s’essaye à multiples combinaisons sentimentales comme ce cher docteur mélange les composants en leurs flacons, puis il dira en finalité avoir été bafoué, trahi, trompé, refusant de voir sa propre propension à rechercher l’Ombre, cette ombre qu’il rejette sur son Chaser, lui faisant porter l’armure du contrôle, de la possessivité, de la possession même sous son versant ténébreux. Voici ici la trame classique de ce que l’on appelle : le retournement pervers…
Le Runner c’est mister Hyde, révélation de la bête en soi, matérialisation de son Ego surpuissant, du côté obscur qui ne sait survivre à l’intérieur, extériorisant toute la colère, la rage et la férocité contenues depuis la genèse de son incarnation. Et tant qu’il ne va travailler ces problématiques de dualité qu’il traîne à l’évidence comme un fardeau, il retombera dans ses schémas, trouvant la protection superficielle auprès de partenaires confinés au bas-astral, qu’il placera sur un piédestal pour ne point déceler les failles en sa psychè, afin d’entretenir ce déni qui lui est pourtant fatal. Si le Runner ne va piocher profondément en lui, faire face à ses blessures, toujours il renverra sur son Chaser le poids de la culpabilité parce qu’il est cible facile, celui-ci l’ayant lui-même placé au zénith du Tout, acceptant le meilleur et même le pire du pire, se faisant piétiner pour quelques poussières d’amour restantes.
Si le Chaser se doit de faire le deuil de son jumeau, le Runner se doit de faire le deuil de lui-même, de ses mille facettes qui lui déforment la réalité, qui font ployer son identité simplement en de vulgaires apparences.
Le Runner est un savant fou pourtant plein de joie de vivre et de lumière, mais il vient à s’égarer en sa propre scission, il ne sait qui il est, son Chaser ne faisant qu’appuyer en ce point de par sa différence, sa complémentarité plus que manifeste. Son salut ne passera que par la conscientisation plus ou moins rapide mais cependant massive de sa vérité sans mentir et sans se mentir, ainsi que par le respect sans nul doute, le pardon aussi.
Le Runner est un animal barbare qui ne sait s’exprimer, par ailleurs la communication entre les jumeaux est couramment difficile, il est bien souvent comme un fossé et disons les choses encore une fois, le Runner parle beaucoup de lui, de ses idées, de ses principes, tout en restant superficiel et sans aller creuser son intériorité, il ne formule que fort peu ses émotions et montre peu d’intérêt envers son autre même s’il est capable de belles envolées. Il parcoure finalement les extrêmes étatiques, faisant le yoyo, les montagnes russes, éprouvé de tendresse puis en une fraction de seconde sortant la dague pour trancher la tête de son Chaser…
Mais comment ne pas être paranoïaque puisque son existence sonne la division, son autre ne fait encore une fois que remuer le couteau dans la plaie de par sa simple présence apaisante… Dans le fonctionnement cérébral reptilien du Runner et pour prendre une image, c’est un peu comme s’il avait conduit une trottinette toute sa vie et qu’il devait soudainement monter dans une Ferrari, imaginez l’écart et le ressenti sous-jacent à cela… D’où le retournement pervers et diffamateur qu’il porte à son Chaser, l’accusant d’être responsable de tous ses troubles, tous ses maux, parce qu’il est plus aisé de lui faire porter le chapeau qu’aller embraser, embrasser, les recoins sombres en son antre. Conclusion : manière et processus destructeur dirigés vers autrui afin de toujours mieux s’auto-détruire…
Le Runner, docteur Jekyll et mister Hyde donc, artisan sage sans nul doute et passionné par la compréhension de son Être, mais perclus de non-dits, d’un aveuglement qu’il s’inflige à lui-même, prenant alors une enveloppe sauvage pour y fleurer la liberté, y dévoiler une partie de son visage sans en accueillir les imperfections.
Zøwie
Que dire !? La description est certes très amère. Le Runner n’est qu’un être qui souffre de la fameuse blessure du rejet ( pas besoin d’être forcément runner pour en souffrir…).
Il s’est construit à travers le regard des autres, ne vivant que de flatteries, et se rabaissant à aller les chercher au niveau du bas -astral…et tout à son revers.
Il y a d’un côté l’aspect psychologique, avec ce besoin d’être aimé, admiré, car souvent un manque flagrant de confiance en soi, d’où l’émergence du moi, qui va progressivement prendre possession telle une entité et devenir souverain. Des techniques comme l’EFT et comme le souligne votre ami Alexis, peuvent réduire à néant ce moi, ce faux-self, afin que le vrai « soi » brille enfin dans la Lumière. Il faut éduquer l’enfant intérieur, lui donner les bases. Mais on ne peut pas nier le côté spirituel de ce runner. Ce qu’il a à travailler, c’est à dire guérir ses blessures. L’aspect pervers voir manipulateur dans le cas du Runner et je précise bien dans le cas du Runner, nous ne parlons pas des PN, n’est que l’un des nombreux masques qu’il s’obstine à porter afin de se protéger des futures relations, les anciennes n’étant que superficielles et ayant causé souvent de gros dégâts. C’est un acte de courage, de résilience d’accepter de rentrer en introspection, d’accepter ses zones d’Ombre mais aussi accepter que c’est la Lumière qui lorsque vous ouvrez une porte éclaire l’Ombre et non le contraire.
Oui c’est une bonne description des souffrances du Runner.
J’ajouterai que c’est aussi une forte dépréciation de l’estime personnelle qui cause autant de dégâts personnels et aux autres.
Bonjour/Bonsoir,
Oui, le Runner est une pauvre créature humaine qui souffre comme les autres mais ça fait aussi du bien de lire ce genre de texte qui rappelle que certains comportements sont inacceptables, « moitié d’âme » ou pas. Surtout quand le bougre/la bougresse prend son temps pour comprendre et accepter, tout en infligeant à son autre une traversée des Enfers en mode repeat tellement c’est violent et ça traîne….
Ça m’est arrivé de ressentir de la haine et du dégoût pour le Runner dans mon cas, plus d’une fois, tant j’avais mal ; et je me censurais au départ, à cause de cette apparente obligation stupide d’être toujours dans l’amour inconditionnel (seulement de l’autre, évidemment…).
On a le droit de dire ou d’écrire cela même si on a sa part pas propre dans la relation, même si on change d’avis ensuite, ça fait partie des choses à accueillir en soi, non?
Bref, merci de l’avoir fait.
Excellent texte très bien écris !
Bonjour
Je trouve que c’est exactement cela .Vous décrivez parfaitement ce qui se passe et notamment qu’ à un moment , amour inconditionnel ou pas , il faut se respecter avant d’y perdre beaucoup de plumes ( réelles et symboliques )… Bien entendu en début de parcours j ‘aurai crié au scandale.. Mais après plus de 10 années, je dois avouer que vos propos , corroborent en tous points la ou j’en suis . c’est à dire ce que j’ ai compris et vécu de cette relation … Notamment cette incompréhension devant cette forme de bipolarité , entre la présence angélique et le sombre . La cruauté consciente et à la fois inconsciente du runner … Ce que l ‘on ressent qui est plus fort que lui et qui le dépasse et qui prend les commandes …. Et en même temps la beauté quasi surnaturelle et les instants de gra^ce, qui se passent à une autre dimension ..
Merci en tout cas pour votre explication .
Je suis tombée sur cet article en cherchant sur Google « le runner peut-il être toxique ».
Voilà qui m’aide à comprendre bien des choses merci 🙏
Bonjour,
Je n’ai clairement pas l’habitude de laisser des commentaires sur un site. Mais je dois reconnaître que ce genre de texte sur la description du Runner est d’une grande aide. J’apprécie l’exactitude de vos mots.
Malheureusement, je me suis rapidement enfermée dans cette idylle « flamme jumelle ». Tout ce que mon Runner pouvait faire, je le remettais sur ce label. Je me disais : » de toute façon, c’est mon Runner c’est normal qu’il se comporte comme ça « . Pendant ce temps là, j’avais une souffrance silencieuse en moi et un délire psychologique qui commençait à naitre. Oui. Ce délire est de clairement voir que cette personne a été méchante (même inconsciemment) mais est appréciée et admirée de tout son entourage qui finalement, ne le connait même pas vraiment. On se met à se dire qu’on est fou ou que « on exagère » et avec tous les contenus de FJ qui n’insistent pas assez sur la violence psychologique du Runner mais mettent plus l’accent sur le fait « de le comprendre, de l’aimer malgré tout », on finit par tolérer ce que notre autre nous fait et minimiser nos peines. Je trouve que cela n’est pas bon. J’aimerais lire davantage de contenus comme le votre.
Il est vrai qu’en guise de mécanisme de défense face à la blessure de l’abandon, le Chaser peut avoir tendance à se « victimiser » pour attirer l’attention sur lui et qu’on soit là pour lui et ainsi éviter la solitude. Mais ce début de séparation où le Runner part SANS DIRE UN MOT fait de nous, Chaser, de véritable victimes et il faut le reconnaître et l’accepter SANS QU’ON SE DIRE QU’ON CHERCHE L’ATTENTION de qui que ce soit.
Je le répète, tomber sur ce genre de contenus qui aide à laisser comprendre que le Chaser souffre sérieusement et est victime de techniques de manipulations du Runner (qu’il utilise inconsciemment certes mais utilise quand même) SAUVE DE LA POTENTIELLE PENSÉE DU CHASER À SE CONSIDÉRER COMME FOU OU À ÉTOUFFER DISSIMULER SA SOUFFRANCE.
Si un Chaser passe par là, je souhaite simplement te dire que :
Oui ton Runner t’aime mais à ce moment de la relation où il part, il ne t’aime pas « correctement » (tout comme toi tu ne t’aimes pas correctement et tu ne l’aime pas correctement).
Quand bien même, l’origine de votre amour est divin et donc directement lié à la Source, il est ainsi éternel et indépendant de toutes conditions.
NÉANMOINS, l’amour indépendant de toute conditions est un amour PURIFIÉ et dépourvu de toutes blessures, EGO et autres. Ce n’est que dans cet amour PURIFIÉ qu’on parle d’un amour sain pour vous deux.
Mais à ce moment de séparation et dans le but, de se purifier justement, SACHES Chaser que tu vas t’en prendre plein la face et pourtant tu n’es pas fou/folle. Ton Runner est habitué à vivre dans le mensonge de sa propre personne, à se nourrir (comme il peut) de relations sans profondeur. C’est normal de le voir « vivre sa best life » ….c’est un mirage, un beau décor qu’il s’est construit pour s’empêcher de voir le monstre qu’il se pense être. Protège-toi Chaser.
Refuse de te mettre en danger « par amour ». Tu passes avant. Prends soin de toi. Le Runner est dangereux pour lui-même car il n’est même pas en mesure de se montrer de l’intégrité vis-à-vis de sa personne alors saches, qu’il sera dangereux pour toi aussi ! Surtout parce que tu lui mets (sans le faire exprès) sous le nez, sa véritable nature qu’il fuit (qui est en réalité loin de la cruauté et la méchanceté qu’il pense).
Donc Chaser : aime-toi, sauve-toi et OUI TU SOUFFRES ET NON TU N’ES PAS FOU/FOLLE.
BIEN-SÛR QUE TU VAS T’EN SORTIR. BIEN-SÛR QUE TU VAS GUÉRIR.
Tous les autres Chaser partagent ta peine.
Merci encore pour cet article.
xO