RENAISSANCE
Doit-on détruire ce que l’on aime pour vivre ? Dans le cycle de l’existence, entre fadeur et exceptionnel, comment situer l’entre-deux et son lot d’histoires incorrectes, fixant l’esprit à la brume matinale, au blizzard du soir, dans une étrangeté sifflotante, lorsque les murmures sont audibles et les vacarmes silencieux. Tout n’est que contradiction de la pérennité car les moyens pour rejaillir se trouvent au fond du puits, en contrebas de la pente, à la fin de la fin…
Il y a une place dans le souvenir où aucune douleur ne laissait pourtant présager la bascule ni la longue érosion abyssale. Cette place, à croire jadis qu’elle soit éternelle, c’est dans un élan subit et toutefois éloquent que le corps se charge avec cruauté d’en rappeler la baliverne. La révélation, ultime franchissement de la non-conscience, est absolue et essentielle, il n’est nul doute quant à l’acquiescement, lorsque le temps est lourd, d’une force que l’on n’estimait point. C’est même bien souvent dans les péripéties répétitives et infâmes que la lumière surgit au bout du tunnel et éclabousse la cognition de nouveaux sens, de renaissance.
Cependant, qu’emporte-t-on au voyage et que laisse-t-on au quai ? Dans l’éclaircissement des ténèbres les plus profonds, subsiste-t-il une noirceur et son ensemble de questionnements dont une énigme reste sans réponse :
Doit-on tuer ceux que l’on aime pour survivre ?…
Zøwie. Pour une étoile. 2021. p.15