VOILE
Et si tout était faux ? Quelle force avons-nous à créer, à détourner l’usage de la réalité afin qu’elle nous convienne ? Ce monde est-il finalement le nôtre, cette incarnation en tant qu’Homme est-elle…
Sous-jacente aux rencontres, contraintes ou fortuites, j’ai engagé une promesse de tenir aussi longtemps que possible le gouvernail, mais dans quel but ? Le lâcher serait-il si terrible, qu’adviendrait-il de ce serment si ce n’est la fatalité de devoir se résoudre à plus simple, plus concret, serait-ce peut-être même la réponse à ce questionnement millénaire qui jonche mes jours et nuits, en quoi suis-je redevable à l’existence si elle ne sait être mienne…
Voilà ici toute la scission qui m’insuffle de la vigueur autant que de l’oisiveté et, lorsque je songe au défilement des années, comment ne point en évoquer toute la doléance puisque sûrement ai-je été lent ou bien trop rapide, courageux ou bien félon, créateur ou bien destructeur… Comment ne pas permettre qu’il en soit ainsi puisque c’est la trace unique d’un passé, dissimulé somme tout d’énigmatiques programmations complexes et complexifiées, difficiles et déficientes, à l’orée de grandes prouesses, au crépuscule d’un âge…
Et si tout était faux cela serait-il vrai ou juste une résonnance, un écho quelque part dans le vide de mon être puisque c’est de ca dont il s’agit. Pourquoi combler le manque puisqu’il subsiste, pourquoi le voiler puisqu’il transperce…
Zøwie. Pour une étoile. 2021. p.54