LA VIE ÉPHÉMÈRE
Il était un homme, avare comme ses pécules
Gardant argent sous matelas et dans un caisson
N’ayant comme peur que la monnaie en recul
Mirant chaque matin la bourse et ses actions
Il n’avait ni famille ni amis car fuyants à tout prix
La noirceur de cet homme et sa basse avarice
Même les enfants dans la rue le trouvaient aigri
Accroché à ses sous comme le plus terrible vice
Passant les trottoirs de ville avec inquiétude
Celle d’un hébété sous les tempêtes de pluie
Il conserve précieusement sa mallette l’air prude
Pensant qu’il est, cet intouchable et ravi
Mais il ne se doute point qu’à cette heure
Dans un angle mort au coin de la rue
Se trouve un singe pour le moins voleur
Qui rêve ardemment de dérober son dû
Ce qui devait arriver arriva et comme l’éclair
Le malin singe dérobe la mallette et file
Otant mots de sa bouche pour celui qui espère
Retrouver sitôt le paquetage dans la ville
L’histoire n’est point finie car en rentrant
La tête dans un étau à son cher foyer si riche
Celui-ci fut cambriolé et ce entièrement
Les yeux en larmes et une terre en friche
Il n’avait plus, que du superficiel pour être
A l’image de son existence malade
Et ce ne sont les donc ni l’avoir ni le paraître
Qui feront battre son cœur à la chamade
La morale de cette histoire est la suivante :
L’avarice est un défaut qui ne peut valoir
La peine bâtie à cacher même à sa chance
Et lorsque tombe le rapt au désespoir
Il ne reste au feu de l’âme que de l’absence
Zøwie. Fables et histoires contemporaines. 2017. p33.