De guerre lasse

DE GUERRE LASSE

 

Je n’aurais qu’à faire le tour du monde, de guerre lasse

Rendre compte des avancées nuageuses, à qui trépasse

Le gong de minuit, quand les odes dévalent au plancher

Mou et maritime, d’un corail où je voudrais me noyer

 

Un bémol viendrait tamiser la lumière à l’angle du sommeil

Fermant les paupières déplues sur des mélodies de la veille

Dormir de traîtresse le long d’entières réjouissances

Journées sous le compte de l’horloge et ombres en balance

 

Il y aura un temps pour tout, y compris pour les larmes

Des sorties de route au coin d’un café pris sous le charme

L’exubérance en profil bas pour ne point trop poursuivre

Des méandres balbutiés dans des semaines si ivres

 

Tuer la liberté pour des idées autres que les siennes

Affichant la tête des partis en désordres et déveines

Des banderoles mis à côté des mots sans fils de fer

D’une famille extirpée par ailleurs à la mort d’un frère

 

Alors je m’ennuie, au-devant d’actes qui n’ont lieu

Des salles immenses où un donneur ne sait poser les yeux

Les dés pipés par les paroles, à qui dites-vous de face

Les mensonges journaliers lorsqu’ils sont de guerre lasse

 

Zøwie. Comme un goût d’imparfait. 2016. Poésie n°14.

Author: Zøwie

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