DE GUERRE LASSE
Je n’aurais qu’à faire le tour du monde, de guerre lasse
Rendre compte des avancées nuageuses, à qui trépasse
Le gong de minuit, quand les odes dévalent au plancher
Mou et maritime, d’un corail où je voudrais me noyer
Un bémol viendrait tamiser la lumière à l’angle du sommeil
Fermant les paupières déplues sur des mélodies de la veille
Dormir de traîtresse le long d’entières réjouissances
Journées sous le compte de l’horloge et ombres en balance
Il y aura un temps pour tout, y compris pour les larmes
Des sorties de route au coin d’un café pris sous le charme
L’exubérance en profil bas pour ne point trop poursuivre
Des méandres balbutiés dans des semaines si ivres
Tuer la liberté pour des idées autres que les siennes
Affichant la tête des partis en désordres et déveines
Des banderoles mis à côté des mots sans fils de fer
D’une famille extirpée par ailleurs à la mort d’un frère
Alors je m’ennuie, au-devant d’actes qui n’ont lieu
Des salles immenses où un donneur ne sait poser les yeux
Les dés pipés par les paroles, à qui dites-vous de face
Les mensonges journaliers lorsqu’ils sont de guerre lasse