DÉSYNCHRONISATION D’UNE PISTE MUSICALE HUILÉE COMME DU PAPIER À MUSIQUE
Prendre la route pour une république barrée par les dogmes perclus de crampes
Et suivre les sables comme un nomade perdu se perçant las un trou dans la tempe
Prendre le soleil pour une peau résolument trop blanche surexposée à l’ultra
Qu’il soit violet ou livide sous les honteux visages négligents des anciens combats
Ecrire des lettres tel un étranger sans idées qui noie le chagrin dans le destructif
Traversant l’encre à la sueur du front jusqu’aux cheveux à ce point limitatifs
Prendre les portes de l’enfer en croyant à l’amorce d’une destination guillerette
Sans issues au paradis car les maussades idoles crénelées y firent d’antan la fête
Prendre sa chance pour un millénaire identique qui se suivra encore de tentation
Et contrer la ravageuse course d’un temps insalubre pris de délit par les positions
Taper sur une machine la vie des autres car le désir de soi-même s’est dissout
Dans les tourments d’une tasse à café où le voile de l’erreur a brisé le flou
Prendre le train de minuit sous les moiteurs changeantes de l’insatisfaite logique
Et choir de la fatigue éternelle qui n’aura de recours pas même la thérapeutique
Prendre les élévateurs pour de libres chemins au demeurant dégagés d’échafauds
Où l’éjection maritime flotte en espoir sur un néant qui s’avère pour sûr trop chaud
Frapper si fort sur les papiers flatteurs que les délivrances fiscales donnent d’ordre
Trouvant le remède à la pénurie dans l’opulence de géants qui ne savent que mordre
Prendre l’espace et l’univers comme témoin tandis que la solitude est maîtresse
L’enseignement fabuleux et fabuliste rédigé par des alcools en soir de kermesse
Prendre ce qu’il reste car il n’est pas grand-chose dans l’oseille panier de rameaux
Et arrondir les fins de mois en vis-à-vis de tributs diplomates vidant les cerveaux
Mère excuse-moi d’être si dur de vergogne mais la pluie redouble ici-bas sa toison
Et je ne vois désormais pas plus loin que le bout de mes ongles raturés de passion
Zøwie. Histoires brèves et longs mensonges. 2015. Poésie n°38.