ELLE RESSEMBLE
Elle ressemble à une figure triste, un portrait de renaissance peint à l’huile
On y voit au fond des ambiances ténébreuses et des battements de cils
Quand elle s’approche à ma mesure d’un pas ferme et timide en somme
Je suis le plus fragile de ma race, un garçon perdu au milieu des hommes
Elle mélange le teint pâle et la chaleur intérieure pour qui sonne le glas
S’accorde à mon esprit à chahuter un cœur qui jamais ne s’emballe toutefois
Plus qu’il ne devrait d’ailleurs puisqu’elle harmonise les cordes sensibles
Les échos de mes pleurs dans le soir quand la solitude se solde indivisible
Elle ressemble à une partie manquante, sans visage ni corps éphémère
Je n’y vois que des yeux parcourant mon âme comme nul ne sait le faire
L’autre moitié du débat, l’autre élément d’un casse-tête à la réponse
Troublée et troublante car je suis novice de ces sentiments en quinconce
Aurais-je la peur au bout des lèvres au moment de franchir mes doutes ?
Tel un matelot soucieux des marées passants les maints voyages en soute
Ou serais-je souriant quant à ce destin qui enfin oserait se montrer de la sorte
Les mois de disette et l’attente si longue s’évaporant en fumées à la porte
Je ne sais d’où elle vient, si mes pensées sont fausses ou la marque d’un rêve
Si de condition je suis un émotif au physique rude et aux envies si mièvres
Un poète amateur qui ne conçoit le réel que dans l’abstrait et la tentation
Un pauvre mendiant aux manches recourbées prêchant une douce passion
Elle ressemble à ce que j’aime, des réveils épris à contempler la verte nature
Sous un soleil dévoilant le reste des jours à cueillir les fruits suffisamment mûrs
Et goûter l’interdit, le plaisir qui n’existe qu’à l’unicité d’un être qui vous manque
Une ancienne ombre devenue femme et centre d’un monde qui s’échancre
Elle ressemble à une guerrière percluse des coups d’antan sous le joug masculin
Des cicatrices invisibles que je saurais guérir en y plaçant légèrement ma main
Avant que l’on s’assoupisse, ensemble et dans la sérénité maintenant de vie
Dormir au travers l’existence, quand le un fait le deux sans redevance ni prix
Elle ressemble à un dessin qui prend forme lorsqu’il pleut sur les toits
La douleur du quotidien devenue un fardeau s’estompant sous les émois
Des mots venus d’un autre univers telles les étoiles rendent joliment au ciel
Des nuages filants le parfait amour qu’en disent les étrangers car elle est belle
Zøwie. Comme un goût d’imparfait. 2016. Poésie n°51.