MISE AU VERT
Par-delà les lunes trop sages, fin de mois d’août
Dans le sens où vont plages, du sable aux routes
Nous allions nous promener, cupidons aguerris
Vivre, boire et manger, et nous avions qu’un lit
Pour profiter du repos, celui des jeunes artistes
Qui n’ont comme idéaux, que la mer triste
Des acacias à tue-tête, chantant mère patrie
Dessous les vagues aux mirettes, et tant de pays
Qu’il est possible de voir, va le mois de septembre
Ô rage ô désespoir, tout notre monde qui tremble
Bannière qui là s’endort, si fière de son aventure
Escales à bon port, longs silences en un murmure
Et comme il n’est pas d’hivers, des plus pénibles
La tendre neige amère, qui laisse imputrescible
Ses enfants se mouvoir encore, le temps qu’il reste
Chérir jusqu’à la mort, le choléra ou la peste
Ou quelconque dessein qui, un jour emporterait
La beauté des étés affranchis, au seuil de la paix
Zøwie. L’éternel silence des absents. 2017. Poésie n°21