NOUS TROUVERONS
Nous trouverons là-bas, de quoi se restaurer sans faim
Des mets qui ne se dégustent que dans les pays chauds
De l’or pour nos yeux, des déserts souples et du pain
Pour nourrir le monde entier, du vin boisé et de l’eau
De la porcelaine plus fine que l’air, des lits moelleux
Une retraite paisible au soleil et de quoi mourir vieux
Nous avions un rêve, il fut exaucé au maigre prix
De rendre les comptes en banque, les cartes de crédit
Les clés en inox, couverts en métal et jalons de ciment
Les impôts imposants et les tarifs toujours plus grands
Nous trouvions là-bas, des océans enfin saouls
Et de quoi s’enivrer pour les nuits opaques à venir
Des arbres plus hauts que le ciel et des fruits roux
Des plaines plus longues que l’infini qui chavire
Une image mobile, quelques nomades qui rient
Des sépultures sous la terre grenat ensevelis
J’ai rêvé… Tout cela n’existe point… Ô malheur
N’aurais-je donc jamais tel privilège à mon cœur
Qu’une case perchée au dernier étage d’un bâtiment
Et des envies de fuir avant que ne passe mon temps
Zøwie. L’éternel silence des absents. 2017. Poésie n°32.