PLUIE ET BROUILLARD
La vie est à peine plus grande
Qu’un voile de brouillard qui se couche sur la nuit
A peine plus épaisse qu’une légende
Qui s’éteint lorsque se découvre le sillon d’une pluie
Nul n’a le temps de savourer
Grandir aux aurores de son âge, étourdi de liqueurs
Sans qu’un drap ne vienne cacher
Les étrangetés d’un bruit qui fument à l’extérieur
Je me sens petit, tout rétréci
Ratatiné sous des espoirs impitoyables en ces jours
Me brûlent les lèvres en cris
Me font prendre les chemins, d’un autre détour
J’avise autant que je révise
Mes maintes positions, comme des couteaux
Je vise autant que je m’enlise
Dans la mélancolie, de ce qui fût de plus beau
La vie ne vaut guère plus
Que toutes ces paroles qui s’envolent au ciel
Déguisements d’anges déchus
Pour diablotins ne sachant conjuguer au pluriel
La vie est à peine plus grande
Qu’un voile de brouillard qui se couche sur la nuit
A peine plus épaisse qu’une légende
Qui s’éteint lorsque se découvre le sillon d’une pluie
Zøwie. ProsesOpalines pour ÂmesÉbènes. 2018. Poésie n°31.