SUR UN FIL
Au commencement, quelques élucubrations du haut d’un building
Les joues au vent en rêvant à voler avec un surplus de standing
Une certaine conception des choses, la vie en grand vue du ciel
Et le regard porté vers l’avant puisque sans réel choix existentiel
Un fil droit comme un i et une ligne sans bosses apparentes
Il était une fois l’émancipation confrontée aux bouffées ballantes
Images d’épitaphe venant précipiter le précipice en un instant
Prise de conscience oisive qu’il faut déplacer dès maintenant
Et, pris d’avenir comme une folie gagne ce terrain où elle œuvra
Chacun traverse les immeubles en comptant sur ce que l‘on croit
Le pouvoir de se relever au doux printemps d’une aube nouvelle
Jusqu’à en apercevoir la banderole en brandissant la manivelle
Un funambule n’aurait guère raison de franchir ainsi le cordeau
Si sa dite vie d’antan n’avait été salement tranché par le ciseau
Il en va de même pour ce qui suit : marcher sans scruter derrière
Car au bout du fil il est un horizon dégagé et de vierges terres
Zøwie. Comme un goût d’imparfait. 2016. Poésie n°75.