Violence, entrée encyclopédique

VIOLENCE, ENTRÉE ENCYCLOPÉDIQUE

 

Un grabuge de trop en ce mois hivernal a fait de nous des citoyens

Mais qui a forcené  cette définition au point de l’omettre du langage ?

Partis le baluchon au dos en ayant l’honnêteté de bons riverains

Ayant le rêve patriote des municipalités et au travers les âges

 

On se souviendra d’un défilé dans le froid de Paris et autres villes

En compagnie d’une manœuvre prévisible et de quelques tyrans

Venus hâbler pour la liberté avec d’hétérogènes consorts débiles

Apparaître sur la photo finale comme preuve de leur accablement

 

Ainsi, l’exact exposé « violence » faisait une entrée encyclopédique

Fracassant le cervelet en donnant le vertige à une vigilance jusqu’ici

Activement passive par ces messieurs adroits dont la route indique

Une corruption de méli-mélo pour la signature d’un pouvoir en soli

 

Embargo : les assassins se cachèrent dans la campagne profonde

Mais les vrais meurtriers buvaient le thé à leur embrassade respective

Et lorsque les fusils automatiques badigeonnèrent les corps de gronde

Ils sifflaient la lie de la tasse en allant condamner au micro ces ogives

 

Perché devant mon poste comme l’on attend un cadeau de Noël

Les yeux englobés d’effroi autant que d’attentisme envers cette horreur

Je passai de haine en compassion sur l’état fragile de prochaines séquelles

Et en moi résonneraient à jamais  l’encre indélébile d’un dessinateur

 

La morale de toute histoire se veut embellie pour assoupir les enfants

Si celle-ci n’échappe à la règle elle est native d’un tout autre berceau

Celui qui rend le sang impur et la vision d’un métissage sans croisements

Pour combien d’éternités encore, cette violence sera à nos mots…

 

Zøwie. Histoires brèves et longs mensonges. 2015. Poésie n°32.

Author: Zøwie

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