LA CLÉ SOUS LA PORTE
Tandis que je me regardais dans les bris d’une vitre désertique
Sept ans de malheur et chats noirs à tous les étages atypiques
Le soleil des semaines aoutiennes nacrait mon corps en toute partie
D’une épaisse toile peinte à la gouache fondant tel le glaçon
L’astre majeur s’en allant trouver le sommeil dans la grande nuit
Et dans le texte aussi bien qu’aux lèvres je paraphais de ce dicton :
« J’arborais de mes ancêtres un bronzage si rouge presque indien
Une peau me rendant la mémoire si guerrière et le teint si pâle
J’aurais dû m’appeler aigle sous les noirs nuages ou serpent de feu
Si le ciel m’avait meut vers les plates terres rosies d’Amérique
Mais en gaulois rêche de spiritualité je priais un dieu n’existant que par peur
Déçu au seuil de la mort qu’il n’ouvre sa royauté paradis comme prescrit
Mon existence n’ayant en testament que les ratures de mes actes
Mensonges et compagnie aux aurores de la gloire et crépuscules en adieux
De l’eau coulerait sous les ponts et la clé serait vieille sous la porte
Défilé vital décadent où les murs s’effritent et les bois se décalent »
Je trouverais réconfort auprès d’un mécène métissé de Florence
Un brave page de l’autorité m’apprenant tant bien que mal la patience
Dans ce siècle nouveau où ma voix s’élèverait du haut des collines
Il n’y aurait plus à contraindre mère nature en ressource monétaire
J’incarnerais le pur désir : un arbre, une roche ou une pluie fine
Puis je dormirais, aux confins de l’éternité et au berceau de l’univers
Zøwie. Comme un goût d’imparfait. 2016. Poésie n°34.