LES YEUX D’UN CLOWN
Un épais brouillard s’était posé sur ma bonne tête à en tordre le fer
Nuit blanche nuit noire se succédant sourdement de la même manière
Je riais tant mais sous l’étalage de passions et de commun la tristesse
Celle-ci m’ayant suivi et qu’importe la distance afin qu’il n’y paraisse
Un autre réveillon, une décennie de soumission à obéir aux chemins
Des voies comme celles des autres quand il fallut suivre le train
Un clown a tout pour réussir, l’attirail coloré faisant rire les enfants
Un maquillage ne laissant point les chagrins corrompre les instants
Et des prunelles grandes ouvertes sur l’iris aussi drôle qu’une comédie
Un cirque en place principale où tous viennent admirer les pitreries
De cet homme aux cheveux rouges et au pantalon bien trop ample
Jetant ses forces dans le burlesque pour en faire un exemple
Ce bouffon malin rentrerait chez lui, enlevant le latex du crâne
Devant ce miroir lui donnant l’image grandguignolesque d’un âne
Ses lèvres dessineraient une courbe inverse et un rictus abattu
Comme replacé dans sa chambre il est un jouet rien de plus
Un gadget qui se noie dans le paraître et dans le contexte diurne
De ce solitaire invertébré mêlant à la fois la joie et le taciturne
Un épais brouillard s’était posé sur mon costume dépareillé
Ne pouvant plus dormir que dans les songes trop éveillés
Racontant l’histoire des baladins et des augustes via des yeux
Implorant le pardon de mes fautes lorsque nous étions deux
A tracer la route de l’amour puis finalement du désamour
Continuant à amuser les foules et fuyant mon être sans retour