Les yeux d’un clown

LES YEUX D’UN CLOWN

 

Un épais brouillard s’était posé sur ma bonne tête à en tordre le fer

Nuit blanche nuit noire se succédant sourdement de la même manière

Je riais tant mais sous l’étalage de passions et de commun la tristesse

Celle-ci m’ayant suivi et qu’importe la distance afin qu’il n’y paraisse

Un autre réveillon, une décennie de soumission à obéir aux chemins

Des voies comme celles des autres quand il fallut suivre le train

 

Un clown a tout pour réussir, l’attirail coloré faisant rire les enfants

Un maquillage ne laissant point les chagrins corrompre les instants

Et des prunelles grandes ouvertes sur l’iris aussi drôle qu’une comédie

Un cirque en place principale où tous viennent admirer les pitreries

De cet homme aux cheveux rouges et au pantalon bien trop ample

Jetant ses forces dans le burlesque pour en faire un exemple

 

Ce bouffon malin rentrerait chez lui, enlevant le latex du crâne

Devant ce miroir lui donnant l’image grandguignolesque d’un âne

Ses lèvres dessineraient une courbe inverse et un rictus abattu

Comme replacé dans sa chambre il est un jouet rien de plus

Un gadget qui se noie dans le paraître et dans le contexte diurne

De ce solitaire invertébré mêlant à la fois la joie et le taciturne

 

Un épais brouillard s’était posé sur mon costume dépareillé

Ne pouvant plus dormir que dans les songes trop éveillés

Racontant l’histoire des baladins et des augustes via des yeux

Implorant le pardon de mes fautes lorsque nous étions deux

A tracer la route de l’amour puis finalement du désamour

Continuant à amuser les foules et fuyant mon être sans retour

 

Zøwie. Comme un goût d’imparfait. 2016. Poésie n°38.

Author: Zøwie

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