MAUVAIS VOYAGE
Je me noie dans les draps
Des vagues dures comme la pierre
A tâter, le pouls qui s’en va
Et qui s’emballe, si peu fier
Voilà la peur qui joue sa part
Une moustache veut m’emporter
Tel faisceau horrible au départ
Et fantôme décadent à l’arrivée
Les vois-tu toi ? Les cochons sur une aile
Hier, si seul, j’ai rencontré la lune
Descendue de son seuil vermeil
Mes corps étalés à la tribune
A chaque étape son lot de signaux
Une épée se plante au buffet
Puis voilà les secousses au dos
Qui galopent tel un furet
Une forme, un animal grossier
Malin ou innocent, et des prémonitions
Qui me font la chair, me font suer
Lorsque se décolle le plafond
S’aplatir auprès du feu, plus qu’ardent
Le bras en jachère et pesant
Des tonnes de cafards qui ruissèlent
Mes pensées, ne sont plus celles…
Alors je meurs, un souffle nauséabond
L’écran en silence, à propre jardin
N’oubliant jamais les raisons
Du mauvais voyage qui est mien
Zøwie. Indéfini. 2014.Poésie n°29.