COMME UNE ÉVIDENCE
Je grattais chaque jour les différences notoires
Testais en éprouvette les éprouvants perchoirs
Du haut d’une fenêtre mise au deuxième étage
Blanc puis rouge d’impatience et vert de rage
Telle est la devise : je pense donc je ne sais quoi
J’écris des mots à l’envers si j’ai le droit
Des encres limpides défiant toute concurrence
Des verres de bourbon et autant d’évidence
Tandis que les touristes sirotaient en terrasse
Je peignais une toile vierge sans traits ni trace
Qui restera inerte au mur des mois durant
Apportant la touche finale dans cent ans
Lorsque d’autres auront pris le flambeau
A l’allure lente d’un cavalier au petit trot
Ou via des ordinateurs compacts et idem
Cœurs en panne sous le joug du théorème
Je m’allongerai dans le salon repus de fatigue
Ayant usé jusqu’aux pieds de la longue intrigue
Qui m’aura mené à tout essayer sans prévoir
Les signes, c’est ainsi qu’il faudrait alors les voir
Sans retenu, sans penser à la hâtive conclusion
Que nous ne fûmes, des maigres consolations
Réduites à se lever dans la pire transparence
Fait divers à voter, comme une évidence…
Zøwie. L’eau de la vie. 2017. Poésie n°02