BONNE ÉTOILE
Jamais je n’ai été et ne serai plus faible qu’au-devant le teint tantôt pâle d’une femme qui, plaçant ses yeux sur moi, me fait deviner un univers autrement plus beau que celui dans lequel je gis.
Qu’il m’a fallu du temps pour admettre qu’un simple sourire au détour des mots puisse écrouler la bête de béton que je me suis construit comme parade, et, acceptant que mon tendon d’Achille fusse toujours mon cœur.
Je siégerai ainsi pour l’éternité sur un trône ardent et instable, à mirer celle qui puisse venir à mes côtés, quitte à en perdre la foi, quitte à en perdre la raison.
Pour rien au monde je ne troquerais cette chance de sentir au beau milieu de ma poitrine les flèches de l’amour me transpercer, aussi dures et parfois ingrates soient-elles dans leurs correspondances et finalités.
N’en déplaise à la droite route qu’ils veulent nous faire prendre, je resterai ce rêveur innocent et naïf, préférant l’élégance d’une plume bien que trop solitaire, à la vulgarité de leur style en troupeaux.
Et dans mes chemins vagabonds, je trouverai un jour mon étoile, et nous irons ensemble chevaucher les cieux.
Zøwie. Les esquisses abandonnées. 2019. p.44