ÉMOTIONS
Je suis las de constater que les émotions soient devenues source de méprise et de dédain, affecté même qu’elles puissent devenir le gagne-pain de certains de par le jugement ou les affaires, sans que personne ne s’en offusque réellement.
Dans ma conception certes idéaliste des choses, j’aime à croire que chacun puisse exister en tant qu’Être, doué de sensibilité et surtout, profiter de cette liberté différentielle, sans jugement aucun de nos pères et pairs. Mais le monde d’aujourd’hui, autant archaïque que moderne, blesse toujours les plus fragiles en leurs faiblesses, laissant ceux-là, dotés de l’invisible douceur, entrer dans la dure matérialité qu’ils refusent tant bien que mal, envers et contre tous.
De haut de mon âge que l’on conçoit comme jeune, j’ai toutefois appris à ne point aller sur des chemins emplis d’ornières, sur ces détours imposés par une déraisonnable loi universelle qui frustre celui saoul de subtilité et qui ne découvre qu’en sa finalité hélas que des murs. La fuite, non de faiblesse mais plutôt par quiétude, apparait comme la roue de secours à cet engrenage qui gagne les siècles et dans une certaine forme de solitude et d’isolement sans doute, se trouve le noyau de la vie.
