À VAU-L’EAU
Comme le jonc, fléchit au ras de l’étang
Les souvenirs pèsent une tonne, mis à cran
A la rosée du matin se levait un roseau
Puis tout disparu, emporté à vau-l’eau
Pierre à pierre semblait ainsi se bâtir
Les horizons d’un monde libre et beau
Fort, comme la roche calcite en devenir
Sans frémir, sur les ouragans à vau-l’eau
Dans ces herbages, inondés par les pluies
Sur une paillasse nous dormions au chaud
Les tambours de la rivière, en son sein et lit
Festoyer, plus que de mesure à vau-l’eau
Ce fut le temps du retour, aux quatre coins
Pris de vitesse, d’un cheval fou au galop
Les yeux au plancher, les affres du quotidien
D’un morne fil tendu, telle la peine à vau-l’eau
Elle tourne rond, ma planète n’est-il pas ?
J’ai le soupir facile, me viennent les sanglots
Dans la solitude hélas, il n’est aucun débat
Que réminiscences, de cette vie à vau-l’eau
Comme le chêne, perdu dans la tempête
Je me brise sur la berge, assistant au fléau
L’image de pères et frères, hantant ma tête
Affirmant l’hypothèse que : tout va à vau-l’eau