À vau-l’eau

À VAU-L’EAU

 

Comme le jonc, fléchit au ras de l’étang

Les souvenirs pèsent une tonne, mis à cran

A la rosée du matin se levait un roseau

Puis tout disparu, emporté à vau-l’eau

 

Pierre à pierre semblait ainsi se bâtir

Les horizons d’un monde libre et beau

Fort, comme la roche calcite en devenir

Sans frémir, sur les ouragans à vau-l’eau

 

Dans ces herbages, inondés par les pluies

Sur une paillasse nous dormions au chaud

Les tambours de la rivière, en son sein et lit

Festoyer, plus que de mesure à vau-l’eau

 

Ce fut le temps du retour, aux quatre coins

Pris de vitesse, d’un cheval fou au galop

Les yeux au plancher, les affres du quotidien

D’un morne fil tendu, telle la peine à vau-l’eau

 

Elle tourne rond, ma planète n’est-il pas ?

J’ai le soupir facile, me viennent les sanglots

Dans la solitude hélas, il n’est aucun débat

Que réminiscences, de cette vie à vau-l’eau

 

Comme le chêne, perdu dans la tempête

Je me brise sur la berge, assistant au fléau

L’image de pères et frères, hantant ma tête

Affirmant l’hypothèse que : tout va à vau-l’eau

 

Zøwie. ProsesOpalines pour ÂmesÉbènes. 2018. Poésie n°51.

Author: Zøwie

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