ILLUMINÉ
Ce n’est qu’un soleil qui tombe à la nuit
Sous les astres émus de n’avoir que les chutes
Les escarbilles rongeant au cœur le fruit
Les tables rases et au loin mille buttes
Eclatées, édifiées comme des cathédrales
Les comètes dorlotées sous de doux châles
Nous y passerons des siècles entiers si
Les cloches d’église nous laissaient en paix
Loin des fumigènes, des trottoirs réunis
Des tasses sucrées à savourer le petit lait
Puis changer l’eau en vin en remède miracle
Franchir les étoiles sans nuls obstacles
Nous sommes des fous, des fugitifs de l’âme
Fuyant les dunes de béton comme des bêtes
A noyer les silences dans les bruits infâmes
Et les bruits dans le néant des cigarettes
Rêvassant à de vierges contrées utopiques
Se déchirant les veines jusqu’au stade critique
La guerre des autres importe peu le poète
Pas plus que leurs victuailles brandies en totem
Qu’ils marchent dans la rue l’allure désuète
Ou bien le buste si fier répétant le même thème
Celui d’une jalousie précoce : haïr son prochain
Celui-là est libre, à son illumination il se tient