Illuminé

ILLUMINÉ

 

Ce n’est qu’un soleil qui tombe à la nuit

Sous les astres émus de n’avoir que les chutes

Les escarbilles rongeant au cœur le fruit

Les tables rases et au loin mille buttes

Eclatées, édifiées comme des cathédrales

Les comètes dorlotées sous de doux châles

 

Nous y passerons des siècles entiers si

Les cloches d’église nous laissaient en paix

Loin des fumigènes, des trottoirs réunis

Des tasses sucrées à savourer le petit lait

Puis changer l’eau en vin en remède miracle

Franchir les étoiles sans nuls obstacles

 

Nous sommes des fous, des fugitifs de l’âme

Fuyant les dunes de béton comme des bêtes

A noyer les silences dans les bruits infâmes

Et les bruits dans le néant des cigarettes

Rêvassant à de vierges contrées utopiques

Se déchirant les veines jusqu’au stade critique

 

La guerre des autres importe peu le poète

Pas plus que leurs victuailles brandies en totem

Qu’ils marchent dans la rue l’allure désuète

Ou bien le buste si fier répétant le même thème

Celui d’une jalousie précoce : haïr son prochain

Celui-là est libre, à son illumination il se tient

 

Zøwie. Ailleurs, ou le refus du néant. 2017. poésie n°36.

Author: Zøwie

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