Au nom du père

AU NOM DU PÈRE

 

Père je n’ai plus les épaules rondes

Les reins sont courbés et ma tête vide

Las et lassé, la vie n’est qu’une seconde

La lisseté des joues voit naître les rides

 

Père j’attends la fin telle une promise

Et mon âme pleure sans savoir pourquoi

Les terres ne sont point fertiles ni acquises

Dans la tristesse les jours sont un combat

 

Père je regrette de n’avoir vu votre monde

Ici tout se compte sur le bout de l’argent

Qu’il faille la valeur écrasante non vagabonde

Paraître et avoir, en un même cabas blanc

 

Père j’ai des promesses d’avenir en berne

Et un fardeau semble-t-il lourd tel le plomb

Des nuages gris au-dessus d’un ciel terne

Immeubles et bombes masquant les horizons

 

Père le doute est à mes yeux et à mon corps

Et la vieillesse chevauche bon train les rivages

Peur de n’être, que déçu au moment de la mort

Passager d’une époque, entre folie et rage

 

Père où est caché le sens de l’existence ?

Mes sentiments les plus sûrs s’estompent

Qu’importe l’ivresse, il n’est que défiance

Les flacons cassés, de route je me trompe

 

Père, jamais je ne saurais être ce fils

Plus qu’un penseur aux mille balafres

J’aimerais que les voiles, demain se hissent

Mais je ne suis que, dans le noir de mes affres

 

Zøwie. La chutes des anges. 2019. Poésie n°45.

Author: Zøwie

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