De moi par elle

DE MOI PAR ELLE

 

D’une toile en plein milieu de la nuit

Si elle peignait le noir j’en serais le fruit

Le serpent et la pomme, le tout du rien

Les ciels et abysses, le début et la fin

 

Si elle crayonnait d’un fond anthracite

Les contours dorés au galet de calcite

Planerait le mystère, visage si aimant

Pôles qui se trouvent, sans faire semblant

 

Si du puits où je nage était une corde

L’utiliserais-je sans à la ligne mordre

L’air qu’il reste, l’avenir qui va vau-l’eau

Horizons circadiens où manquent les mots

 

De moi par elle je ne suis que miséreux

Prêchant mains au bâton et cernes aux yeux

Musicien qui ne rompt jamais ses genoux

Victime et tortionnaire, las en une même roue

 

A ses yeux ai-je pour sûr certaine valeur

Qui vaille de parcourir les milliers d’heures

D’une course aux étoiles, rêveur des nuages

Penseur qui peine à lier, vérités et mirages

 

Zøwie. Muses. 2019. Poésie n°11.

Author: Zøwie

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