DE MOI PAR ELLE
D’une toile en plein milieu de la nuit
Si elle peignait le noir j’en serais le fruit
Le serpent et la pomme, le tout du rien
Les ciels et abysses, le début et la fin
Si elle crayonnait d’un fond anthracite
Les contours dorés au galet de calcite
Planerait le mystère, visage si aimant
Pôles qui se trouvent, sans faire semblant
Si du puits où je nage était une corde
L’utiliserais-je sans à la ligne mordre
L’air qu’il reste, l’avenir qui va vau-l’eau
Horizons circadiens où manquent les mots
De moi par elle je ne suis que miséreux
Prêchant mains au bâton et cernes aux yeux
Musicien qui ne rompt jamais ses genoux
Victime et tortionnaire, las en une même roue
A ses yeux ai-je pour sûr certaine valeur
Qui vaille de parcourir les milliers d’heures
D’une course aux étoiles, rêveur des nuages
Penseur qui peine à lier, vérités et mirages