Vert pétrole

VERT PÉTROLE

 

J’ai souvent aperçu le chiffre treize en promenade

D’un œil sournois bien caché dans les angles roussis

Se faisant la malle, l’échappée belle en rigolade

L’air de rien, une tape dans dos en guise d’ami

 

Dans différents lieux, tous marqués par la solitude

J’ai vu le ciel se fendre et ma terre douter d’elle-même

Des jours étrangement drôles d’une unique similitude

Les nuits complexes où se succèdent les noirs thèmes

 

A vouloir décider du bien du mal qu’ai-je fait de ce dernier ?

Bien plus qu’un fugitif transis à endosser des étapes

Un double en soi qui aimerait tant que ce passager

Demain dans la cour de la liberté, en-dehors s’échappe

 

D’ordinaire il fût simple de laisser couler les eaux

Ouvrir le barrage sans penser aux dégâts de l’avenir

Sans liens, cause à effet nulle et langue sans à propos

Décision remise à jamais, envisager le meilleur du pire

 

J’ai souvent aperçu dans les calanques de mon âme

Des dessins muets, des ébauches aveugles et sourdes

Des envies d’ailleurs pourtant chaudes telle une flamme

Copieusement oisives d’un doute, d’une ambiguïté lourde

 

Hommage à Alain Bashung

 

Zøwie. ProsesOpalines pour ÂmesÉbènes.2018. Poésie n°12.

Author: Zøwie

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