EN VERT ET CONTRE TOUS
Que la sagesse m’advienne un beau jour à la conscience
Sans réfuter qu’il faille de tout pour faire un monde
Car ici, accoudé au zinc d’un comptoir, la mine rance
Je me fais vieux et las d’entendre rengaines et grondes
Pestiférances et vociférations à branle-bas de combat
Les cris de la misère, lorsque celle-ci se pare d’apparat
Ainsi il faut revêtir une couleur pour exister en tant que tel
Un sigle reconnaissable pour quémander pitance et dîme
Un parapluie meilleur que l’autre, pour marcher sous la grêle
Une langue de vipère pour mieux contenter faim et des primes
Faire et défaire les esquisses d’une nature morte dans l’œuf
Que la vétusté gagne les raisons, un demain nullement neuf
L’oisiveté face aux horreurs qui guettent serait fascinante
Si de nos pérégrinations nous tirions plus que des images
Sous-verre sur la cheminée, racontars et belles plantes
Pour l’exotisme de l’ego, le même défilant dans les nuages
Quand prolétaires et prospères se voient beaux et sérieux
Lorsque quelques milliards d‘individus, ont le cœur creux
Zøwie. La chute des anges. 2019. Poésie n°22.