J’OUBLIERAI
J’oublierai les traversées sans retour
Les herbes jaunies par la soif du soleil
Les mots à la page pour preuve d’amour
Les manques à gagner et prix que l’on paye
J’oublierai chaque visage en ma mémoire
Comme s’il n’était que le fruit de l’oubli
Me saoulerai de vin, de liqueurs barbares
Pour ne plus siéger là, à peine endormi
J’oublierai tel un vieil homme les fictions
Les faits de guerre qui eurent ce discours :
« Battez-vous pour de l’or non des raisons »
Mais la mienne est tacite, alors ainsi je cours
J’oublierai les rives de la joie qui m’offrirent
Le renouveau sur la route de mes songes
Autant de débats, de lignes en point de mire
Des imprévus sur un ruisseau qui s’allonge
J’oublierai ma condition étrange et étrangère
Comme si j’approuvais n’être qu’innocent
Revenant dans les pays où la mirifique terre
Me couvrait les mains d’un plaisir d’enfant
Zøwie. Auto-portrait. 2020. Poésie n°04.