Le berceau des ombres

LE BERCEAU DES OMBRES

 

Derrière une grille là-bas j’irai

Prendre la mousse aux coins

Le granit anthracite et mauvais

Les fleurs fanées, l’air de rien

 

J’irai reposer couvert de lin, à l’infinité

Et nul ne saura ce qu’il fut de ma vie

Qu’une somme de chiffres et d’années

Des lettres feuilles d’or au marbre poli

 

Voici le bien triste paysage en mire

Et le vent qui se faufile sous les ifs

La rouille sur le fer, faisant vieillir

Les corps déjà trop vieux et passifs

 

J’ai jeté un regard douteux et amer

Comme l’on prend la tangente pour fuir

Ces vils murs blancs, éraflés en leur pierre

Demeurer toujours, ne jamais mourir

 

Que le temps m’apprenne à croire

Au-delà des apparences du linceul

Que dans l’être ne soit, plus qu’avoir

Le sommeil éternel, au bois être seul

 

Zøwie. Auto-portrait. 2020.Poésie n°32

Author: Zøwie

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