L’HOMME DES HORIZONS
Un maigre écroué a de quoi vivre à l’inquiétude de demain
Une camisole lui enroule des bras qui ne demandent que liberté
Des hachures aux murs graphites lui gagnent ongles et mains
La ville est grise sous un épais brouillard aussi ivre que fortuné
Il erre alors aux grands boulevards jusqu’aux ruelles étroites
Furibond de cicatrices et en proie à des visions enterrées
L’hypothèque de modes et mondes nouveaux brimés à la hâte
L’avide salive à vouloir être, détenteur de finances essorées
L’homme des horizons n’en a plus, des barreaux en guise d’iris
Un voile si brut tombe péniblement sur les aurores d’hivers
Des sons démoniaques frappent sur les tambours de l’Atlantis
Puis s’enfoncent si loin, au pays des oniriques chimères
Avec les années perdues, la société rend au regard
Un homme noir dans une chambre blanche
Un homme blanc dans une prison noire
Ou peut-être une once des deux… l’âme qui flanche