Mes souvenirs rayés de barreaux

MES SOUVENIRS RAYÉS DE BARREAUX

 

De la dentelle à minuit, j’esquisse des rêves

Une cigarette sous les claquements d’éperons

Sur le quai se consume la brume, il n’est de trêve

Pour le voyageur loin de son pays, fondu à l’horizon

 

J’ai à la manche des antisèches pour nullement

A l’oubli donner sa créance, et plus encore de lianes

Qu’il n’en parcoure mon esprit, frappé de l’instant

De podiums où je ne suis, de poings à la médiane

 

Ma raison est à un traîneau dans le fond du terroir

Où je passe de pont en pont, d’herbe en obstacle

Sans sommeil parfois et toujours le gai-savoir

De l’incertitude de demain, le corps en spectacle

 

J’ai la moyenne d’un âge complet qui ne me complaît

Des ballons rouges au vol, des airs de piano en sourdine

Des grappes de violence pour des silhouettes en paix

Des pères, des fils prisonniers où le temps chemine

 

J’extrais le sens pour qu’il n’y en ait aucun qui aille

Me contraindre à n’être que fossile, témoin de chute

Et mes souvenirs, rayés de barreaux aux victuailles

Entre peur et tremblement, pour survivre va la lutte

 

Zøwie. Les larmes amères de la résilience. 2020. Poésie n°40.

Author: Zøwie

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