POUSSIÈRE D’ANGE
Une lumière de bureau m’aveugle, me rend terne
Blanc, rose, jaune, sur le papier peint désuni
Le soir l’ours rentre en tanière, puis hiberne
L’hiver naissant, boire au goulot les ennuis
Il vole des artéfacts, des pétardes tintent
Ce sont les hommes dehors, dans leur cage
Collant l’oreille, au plus près des enceintes
Se rendent sourds, allure folle au virage
Je ne sais quoi faire, sous le poids des minutes
Devrais-je attendre le calme, le beau printemps
Mais il n’arrive jamais, perpétuelle chute
Et art de consumer, les pétales d’antan
Quand les nuages veulent se montrer fiers
Je m’éprends à y trouver des formes tordus
Tel un enfant, reposant aux genoux de sa mère
Dans le sac-à-dos, l’éternité qui lui est due
Ma compagne coupe le bois, moi je patiente
La tête remplie d’idées, d’envies de toute part
Dans les expectatives autant que les attentes
Voilà qu’un brouillard m’appelle au départ
Je m’enfonce dans les méandres du rêve
Quelque part, dans ma jeunesse si vieille
Il est des fourrées entourant les vertes drèves
Et de la poussière d’ange qui m’éveille
Zøwie. ProsesOpalines pour ÂmesÉbènes. 2018. Poésie n°40