Qu’un lent murmure

QU’UN LENT MURMURE

 

Entendez, c’est le ciel qui se tait dans la demeure

Les écoles sont vides, les souliers marchent au ralenti

Il n’y a plus de pas, de camarades ni de consœurs

L’herbage de printemps y prend un air jaunit

 

Où sont passés les heures du gamin ?

Ces virées dans le sable, cette bicoque opaline

Où est la chaleur du soleil parmi les embruns ?

Sentirons-nous encore un jour la douceur saline

 

Où sont ces couloirs nus, ces portes verdâtres ?

Ces aphasiques déambulations peu studieuses

Prises dans le tourbillon qui ne fait que croître

Ou bien à l’abri sous une couverture moelleuse

 

Comment qualifier à nouveau des dalles bétons

Ces empires professoraux fleurant le plastique

Les salles me reviennent sans âmes ni questions

Des cahiers emplis de notes pour le didactique

 

Les rails n’émettent maintenant plus le moindre bruit

Un train semble stable, sans quelconque mouvement

J’ai rangé dans le placard ce comme-neuf costume gris

Tandis que les regrets eux, sont exposés à mon firmament

 

Un lit est revêtu de mille plissures tous plus rudes

La faute à des années de supplice qui se dérobent

Volant sur son passage, une belle projection du Sud

Et des idées qui se finissent à l’autre bout du globe

 

Là, du haut de mon immeuble, je conte des fables

Tournant en rond autour du même pot, même récit

Mêmes images aux confins de ces yeux indécelables

Nostalgique en haut lieu, c’est ce que m’a rendu la vie

 

Entendez, c’est le ciel qui se tait dans la demeure

Les chambres sont vides, les mémoires se fissurent

Un homme relit son histoire, il est blessé au cœur

Une petite voix lui dit : « tout n’est, qu’un lent murmure »…

 

Zøwie. L’éternel silence des absents. 2017. Poésie n°40.

Author: Zøwie

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