QU’UNE SILHOUETTE
Qu’une silhouette, passant mes heures
Les trottoirs, tous les mêmes dans ces villes
Journées qui se ressemblent, je suis voyageur
D’un monde qui n’existe pas… battement de cils
Ma foi tient, par le bout d’une eau-de-vie
Trop jeune pour être vraie, la sagesse partie
Je me retourne, telle une horloge qui pointe
L’aiguille au centre-nord, des yeux qui s’éreintent
Ce n’est qu’une silhouette, ô mon âme confuse
J’aimerais tant, que mes pensées incarnent
Ce rêve ancestral, primitif et empli de muses
Ces tissus de remous, ces folies d’une lucarne
Mes muscles se pétrissent, d’un usage si faux
Que cette silhouette alors, m’en courbe le dos
Et dans le silence vagabond, ces soirs de démences
Dort à mes côtés, les parfums de l’absence
Enfin, dans ces envolées lyriques, si crédules
Ma création prendrait fin, sans prévenir
Sans commencement, milieu ou même préambule
Un cri dans la nuit, je me verrais mourir
Qu’une silhouette, qui va et vient à ma guise
En sa demeure si belle, la source je puise
Couchant des mots, faibles et ignares, innocents
Amoureux des images, étrangers des sentiments