RHIZOMES
S’en vont les feuilles avec l’orage
A l’aube naissait une pluie, ni blanche ni noire
Plutôt de cette couleur et sans bardage
Quand s’éteignent les soleils dans le soir
Sentir le canon du fusil sur l’humide tempe
Et la poudre parcourir son baume
Le vertige sous une main apposée à la rampe
Savourant ainsi les étendus rhizomes
Ils sabraient au fer les parcelles fauchées
Laissant les jets de lignage aux valeureux
Partis au petit matin à la cruelle épopée
Des larges rêveries en guise d’adieu
Ils les croisèrent ô maintes fois
Les racines de feu et poussière
Attribuant les biens à qui de droit
Ce germe de chanson guerrière
Et si de ses souches apparaissait
Une nouvelle aurore sans sang ni peur
Etonnamment cela ne serait
Qu’un sarcasme rendu au cœur
S’en vont les hommes avec les années
Dans la nuit bleue naissait l’histoire
De quelques faisceaux de sacrifiés
Ni blancs, ni noirs…