SONGE ROSE
Sois plus que ma muse dans des peintures
Un vague à l’âme plus vrai que nature
Une farandole d’étincelles qui vont cueillir
Autant d’amour que mon ardeur puisse tenir
Fais de mon cœur une eau-de-vie
Voilà tant d’années que saoul j’en oublie
Ces expressions solistes face au miroir
Des monologues qui me font veiller tard
Convaincs-moi que tout doit être vécu
Sans les pensées du lendemain avenu
Que tout va si vite, qu’il faille te chérir
Même s’il est à perdre, un autre avenir
Laisse passer l’orage et les bourrasques
File le coton et laisse tomber le masque
Je vais au seuil de ta porte muni d’un présent
Un futur peut-être, dessine-le maintenant
Prends-donc à la main ce qu’il reste de moi
Les rocs comme les cristaux, partis en éclats
Ranime le feu qui sommeille en ma poitrine
Les échardes dures comme les plaies anodines
Remplace mon lisse monde par des étoiles
Teintes primaires pour ôter les couleurs pâles
Au printemps des songes, le rose et la rosée
Le réveil dans le charme, d’une fleur fanée
Zøwie. Muses. 2019. Poésie n°06.