LOIN DES VILLES, PRÈS DU CŒUR
Des landes de glace me troublent la vue
Belles chimères à l’attention douteuse
Rêvant à l’avenir et de cela je ne puis plus
Secourir au gué qui se loge à la poudreuse
Cette sournoiserie d’être sans devenir
D’un trop plein de bruit où il vaut mieux fuir
Loin des villes, près du cœur
Le chant des sirènes me teintait les oreilles
De petits détournements idéaux
Ristournes cruelles que l’on achète et paye
Combats fratricides aux moments cruciaux
Quand il fallut quitter le paysage à jamais
Se construire ailleurs, au profond des forêts
Loin des villes, près du cœur
Des agglomérés me donnent la rougeole
Le malaise d’y retourner bon train
Coincé dans un atonique lit de babiole
Compter les heures d’une fosse à purin
Sale comme une âme disjointe en milliers
Et parcelles de soi-même mises au grenier
Loin des villes, près du cœur
Zøwie. L’eau de la vie. 2017. Poésie n°21.