VERT PÉTROLE
J’ai souvent aperçu le chiffre treize en promenade
D’un œil sournois bien caché dans les angles roussis
Se faisant la malle, l’échappée belle en rigolade
L’air de rien, une tape dans dos en guise d’ami
Dans différents lieux, tous marqués par la solitude
J’ai vu le ciel se fendre et ma terre douter d’elle-même
Des jours étrangement drôles d’une unique similitude
Les nuits complexes où se succèdent les noirs thèmes
A vouloir décider du bien du mal qu’ai-je fait de ce dernier ?
Bien plus qu’un fugitif transis à endosser des étapes
Un double en soi qui aimerait tant que ce passager
Demain dans la cour de la liberté, en-dehors s’échappe
D’ordinaire il fût simple de laisser couler les eaux
Ouvrir le barrage sans penser aux dégâts de l’avenir
Sans liens, cause à effet nulle et langue sans à propos
Décision remise à jamais, envisager le meilleur du pire
J’ai souvent aperçu dans les calanques de mon âme
Des dessins muets, des ébauches aveugles et sourdes
Des envies d’ailleurs pourtant chaudes telle une flamme
Copieusement oisives d’un doute, d’une ambiguïté lourde
Hommage à Alain Bashung