SOUS LES ÉCHELLES
A ma santé, sans étrennes et dans la pénombre d’un soir
Les mélodies vont et viennent, sous la coupe du téléviseur
Je fixe l’horloge sans trop, en ce siège m’assoir
Avant d’être fin repu, saoul et ivre, minuit au compteur
Je mets en veilleuse, tant de soirées au bon nombre
Au profit de la solitude, déceler après le rideau les ombres
Les visages trop connus, dans des cocktails et eau-de vie
Des cœurs trop plaintifs, disparus dans les éclats et bris
Il n’est aucune malédiction qui plante son piquet
Ou quelconque manque de chance, juste des choix
Des trajectoires obliques, des existences par traits
Des esquisses que l’on rate, des chemins de croix
J’ai plongé ma main dans le bocal, en est sorti
Un grain de sable, dans une infinité de plages taries
Et ne sachant quoi faire, aculé au chevet de ma peur
Je suis resté là, regardant le soleil, changer de couleur
Zøwie. Chimères. 2019. Poésie n°34.