SPLEEN Acte III
Qu’autant de trains m’accompagnent à l’arrêt
Des landes de cailloux par une vitre fumante
Lorsque je choisis de partir, voyager en secret
D’un bureau où l’on me confondit à la plante
Que les rails soient miens, de la pluie au soleil
Dans ces croisades où fort peu je m’évade
N’étant semblable qu’au divan, à la sourde oreille
A des songes pétris de doutes, de belles incartades
Dans le tunnel de ma vie, des lumières volent
Au creux des ténèbres, éclairent les horizons
De petits scintillements, du ciel au sol
De mon être charnu, nu de toute compassion
Voilà que je ne serais, qu’écrit et transcrit
Dans un pot d’encre ou un plumier bien ancien
Dans un drap plus blanc que blanc, sans un pli
Attendre la sécheresse, la servitude des chemins
J’ai les yeux essoufflés et le cœur qui plisse
Dans la rosée du matin qui sonne impérieuse
Où chaque jour est un siècle et la réalité factice
La tristesse qui parfois guette et les heures creuses