Patine, vous avez dit patine ?

PATINE, VOUS AVEZ DIT PATINE ?

 

Depuis quelques années, la méthode dite de la patine, a pris un essor considérable au sein du vaste domaine qu’est la décoration d’intérieur.

Si cette technique a toujours été un point majeur du métier de peintre en décor, chacun y va de son savoir-faire, essayant de trouver la « recette » idéale, l’ingrédient magique qui aura un rendu final parfait. Or, il n’y a clairement pas une méthode meilleure qu’une autre, il s’agit tout d’abord de bien connaître le support (bois, placo…) et avant tout de respecter la demande client en sa finalité.

Parmi la multitude de personnes, via le vecteur tutos internet notamment, qui s’essayent à la patine avec plus ou moins de succès, je dois dire certaines improvisations laissent à désirer, alors attention à ces conseils divulgués sur les forums, qui ne satisferont que très peu les attentes placées en vous.

Pour vous éclairer, sachez en premier lieu, que l’art de la patine concerne celui de « vieillir » un meuble, une porte, des poutres ou encore une façade, il se différencie donc de la céruse, qui consiste à faire blanchir un bois et en faire ressortir le veinage. Beaucoup confondent les deux méthodes et pourtant, il y a un monde.

ON NE PEUT PAS REALISER UNE CERUSE SUR UN MEUBLE DEJA PEINT, TEINTE OU VERNIS !

La céruse s’effectue exclusivement sur du bois brut, contrairement à la patine, où l’on peut décaper, poncer ou repasser sur des matériaux qui ont déjà été travaillé. De la même manière, le glacis n’est pas une patine, mais un élément technique qui intervient au cours du processus de la patine. Enfin, les effets de peinture (strié, voilé, nuagé…) forment également une catégorie à part.

Sachez qu’il existe trois types de patines :

  • La patine au jus, où l’on se contente la plupart du temps de repasser ou non sur un meuble déjà peint avec un chiffon, une toile de jute ou du coton à mécher afin de donner un léger effet vieilli. Cette technique est la plus simple, offre un rendu discret et ne nécessite que peu de matériel.
  • La patine à l’essuyé, encore appelé bicolore, consiste quant à elle, à jouer comme son nom l’indique, sur le contraste entre deux couleurs. Prenons le blanc et le gris par exemple, sur un meuble à tiroir, les aplats seront ainsi de couleur blanche, appliquée de la même manière que pour la technique au jus, et les moulures de leur côté, seront peintes et « frottées » de couleur grise, rendant un effet de vieillissement naturel.
  • La patine usée ou brossée est probablement celle que l’on voit le plus et que l’on place à tort comme unique technique de patine. Il s’agit ici en quelque sorte, de superposer généralement deux couleurs ou plus, en brossant avec de la laine d’acier ou une brosse métallique la couleur secondaire pour faire ressortir la couche du dessous, lui donnant ainsi ce rendu très vieilli.
  • J’y ajouterai personnellement une quatrième catégorie : les patines naturelles, qui s’appliquent la plupart du temps sans peinture mais avec un agent brut (argile, huile de lin, brou de noix…) ou un mélange de ceux-ci, que l’on peut diluer et auquel on peut ajouter un pigment si nécessaire.

Je ne m’attarderai pas sur les méthodes d’application de la peinture et sur les phases de réalisation, comme je l’ai déjà indiqué, à chacun son savoir-faire et je n’ai la prétention de vous vendre ma méthode comme la meilleure. Sachez toutefois que l’on peut réaliser une patine avec de l’acrylique (peinture à l’eau), à l’huile, à la cire ou encore au vernis et que la plupart d’entre nous utilisent de l’huile de lin, de la térébenthine et bien entendu des pigments (terres, végétaux…) afin de donner la couleur souhaitée.

N’hésitez pas à me contacter pour plus de détails et pour la création de vos patines.

 

Zøwie

Author: Zøwie

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