DE L’ABSENCE
Que la vue du sang, ne sèche ma mémoire
N’en tarisse moins, les empreintes de nous
Des nuits stériles, j’en parcoure le noir
Et toute son humidité, qui colle à mon cou
Si tout se sait de la sorte je ne sais rien
Si tout se tait c’est le bruit qui court
Que je suis aveugle, et peut-être demain
Serai-je noyé de regrets et plus que sourd
C’est le visage d’un frère qui prend le nord
Une amitié qui vole, sous le gris des villes
La pluie qui s’en mêle, en la fuite des corps
C’est l’âme qui se blesse, en cassant le fil
C’est de l’éclat de famille sur les images
Quand la vieillesse saisit son dû impartial
Des parfums qui reviennent, à la page
Des bouts de papier, en lettres capitales
Que le sang ne soit aux veines bleues
Qu’un lot d’attaches où la vie s’égare
Ainsi il va à la force d’en tenir le peu
Signant ces quelques mots pour espoir :
« Ne pas faire que les souvenirs
En leur légèreté d’amour révolu
Au fil du temps deviennent pire
Que des fardeaux peinés et perdus »
Zøwie. Anthologie de l’être. 2020. Poésie n°29.