D’épines en lauriers

D’ÉPINES EN LAURIERS

 

Que sommes-nous : de minuscules bonshommes ?

Aride de sens et avide de sang comme portent les vieillards

Un fauteuil d’orchestre pour une mélodie au dictaphone

Pantins désarticulés aux signaux d’un chef de gare

 

Endimanchés dans de larges fresques plaisantes

Fricotant à la jeunesse qui petit à petit se défend

D’être un lieu où l’on aime s’assoir sur l’herbe béante

Pour finalement préférer s’étendre sur le divan

 

Changer le vin en eau pour une nature tacite

Croire avec tout le respect que l’on puisse

Retourner une veste rongée par les mites

Et paraître demain  cet homme sans vice

 

Un comploteur portait avec élégance des peines

Celles-ci même qui marquent le front de poinçons

Quand par la force des choses il dût à la traîne

Troquer ses épines pour des lauriers moribonds

 

Zøwie. L’eau de la vie. 2017. Poésie n°07.

Author: Zøwie

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