NUÉES
Dans les jours, passent des brumes voyageuses
Parfois alléchantes de faciès, tantôt l’allure cireuse
Et trop souvent grisâtres lorsqu’elles s’égarent
Dans les vestiges d’un temps révolu, aux bas-espoirs
Voyez comme le monde est beau par-delà des nuages
Et si triste en-dessous, c’est une foire aux mirages
De l’or que l’on te vend, des poussières que l’on donne
Des silences à la radio, des berceuses monotones
Mon âme est une bombe qui se fait à retardement
Et qui sait le jour où viendra l’orage au firmament
Je me ferai petit, et dans ma poitrine une liberté
Le zéphyr sous la brise, un souffle en vent d’été
Mon cerveau cache des recoins comme disait Hugo
Et des routes s’ignorent, les chemins à vau-l’eau
Il pleut sur la ville et sur mon cœur cher Paul
Mille invasions et jamais plus alors je ne vole
La nuit cache bien son tison sous les sommeils
Des vapeurs sitôt noires m’assaillent si vieilles
Rancunes et rancœurs, les fruits du mal-aimé
Et combien de printemps, à vivre dans les nuées…
Zøwie. Atlas aux enfers. 2019. Poésie n°13.