QUE TU ME BOUSCULES
Chanter en solo par-delà une berge n’est gratifiant à la longue carrière
Pas plus que de s’accommoder de rouages et cabrioles pour qui espère
Un lendemain plus ensoleillé que la veille et bien des soupirs éteints
De cette paix qui rend les hommes au sommeil par-delà les embruns
Nul ne rêve à des sentiments aplanis lorsque se joue aux dés la victoire
Monceaux de tout venant que l’on admire sur les autoroutes barbares
Paquets de fumées et déchets de propreté aux quatre coins du monde
Espoir gardé à la poche de nos enfants, l’innocence en originelle gronde
J’aimerais, que tu me bouscules et plus encore, traverser les frontières
Celles qui furent si lointaines dans la grande épopée de mes nerfs
Une peau si mince qu’elle craquelait en son temps, couverte de bleus
Des membres repliés à leur endroit et quelques coulures aux yeux
J’aimerais que la tombée des feuilles en automne forme une paillasse
Que delà ma vision les autres ne soient qu’une éphéméride sans traces
Une blague de mauvais goût qui se taise comme se déçoivent les oublis
Un réveil plus assez saoul quand les naissances se passent sans bruits