SOUVENANCES D’UN PAYS
C’est une rive bordée par un fleuve fameux
J’aimais m’y promener les chauds dimanches
Ce sont des graviers au profil goudronneux
Laissant à quelques mètres des pins étanches
C’est une longue allée croisée d’un boulevard
Avec des brasseries et commerces autour
Des cafés tièdes et bières froides dans les bars
Des cigarettes pour faire passer le temps lourd
C’est un centre-ville tout ce qu’il y a de primitif
Seulement ce fut le mien comprenez-vous
Et si j’y faisais un nouveau début même furtif
Il se pourrait que guérissent les bleus et coups
Mais je suis loin maintenant, loin de cette époque
Mes cheveux se grisent et mon corps accuse le coup
Imaginant une vie parallèle cela en devient un toc
J’en parle sans détachement et les larmes aux joues
Un jour peut-être je renoncerai à penser de la sorte
Voyant dans le miroir un visage tantôt heureux
Je ferai mon sac et prendrai guilleret la porte
Sans se retourner sur les regrets et les adieux
C’est un hameau à mes yeux grand telle une capitale
Avec des parfums singuliers qui encensent mes songes
L’odeur d’un train perdu dans la nuit provinciale
Et dans les décors fabuleux de mon passé je replonge
Zøwie. L’éternel silence des absents. 2017. Poésie n°02.