SUR LA VALLÉE OÙ L’AUBE SE LÈVE
Une goutte d’eau ruisselait le long du verre
Dans les faisceaux déjà naissant j’étais ivre
Balbutiant ladite raison de songes par pairs
Des yeux sourds pour emprunter au givre
Sa faiblesse tactile, ses embruns caducs
Mon corps inanimé, des pieds à la nuque
Sur la vallée déroulait une robe brouillon
Entre chien et loup, des crachins fiévreux
Des années amincies je n’en voyais les saisons
Des étoiles filantes je ne les avais qu’aux yeux
Tout un parterre de feuilles aux mots dévêtus
De ces grands espoirs, en lesquels jadis je crus
Et tandis que le brouillard se dissipa en secret
La cime transpercée du soleil en ma tabatière
L’odeur d’un vieux souvenir vint en mon palais
Et mes pensées éprises, au sentiment éphémère
La vie qui va, aussi vite qu’une journée fugitive
De son aube à la nuit, de terres en rives