UN VIEUX CHÊNE
Au bout du chemin, un vieux chêne
Immense comme les travées de forêt
Un animal écorcé, au milieu de l’arène
Des pierres en roches, et du minerai
Pour tapisser le sol d’éclairs jaunes
S’en va à vau-l’eau, entre les rivières
Quelque part en automne, la grande faune
Retourne si fait, aux humbles terrières
Un jardin extraordinaire se pare
De lumières, au petit matin chantant
Des grives et criquets, bientôt à l’amarre
Des feuillages couchés par les torrents
Pluies fines de la veille, rosée du jour
Un lac d’argile, à l’étendue infinie
Des perles de roseaux en son contour
Lucioles du soir, sous la lune qui luit
Un vieux chêne est éternel, de son bois
Bien décidé à enterrer les rumeurs
Et les hommes qui passent, au trépas
Et les racines qui cassent, de froideur
Il en est un, en sa terre toujours debout
De la mauvaise graine en blanc papillon
Défiant les années, tel un jeune loup
Plus haut, que les veines en son tronc