LES CLOUS DANS LE CIMENT
De mon balcon je les vois fractionner les pas
En essayant de tripler la mise au passage
Passer à gué les piquants et obstacles béats
La moutarde monte alors au nez de leurs voyages
Un percussionniste sur le bas-côté
Qui rythme leur nonchalance sur des caisses
Les filles faciles se laissent facilement charmer
Par cet automate d’emporte-pièce
Rendus avec usure ils clapent les portes
En dessapant leur veste de velours noir
Une première instance les attend en escorte
Et gainant leur sangle, elle, rédhibitoire
En officiant mécanisé ils n’ont guère le choix
De se planter les clous dans le ciment
De tendre l’oreille sur la symphonie de bois
Qui plonge leur argot exhaustif en condiment
Les plus virulents bondiront sur des aires de pause
En compactage d’idées négligentes
Mais cet amalgame est la plus sotte des choses
Face à l’imprenable forteresse gouvernante
Ils finiront bien par déhancher les poteaux
Et boire le calice de la réussite à cet effet
Mais au prix de pieds perforés en chaos
Remettant au surlendemain ce qui ne peut être fait
Zøwie. Les fusillés de l’atmosphère. 2012. Poésie n°16.